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LES BILLETS VERTS DU G20

 

Du 30 novembre au 11 décembre 2015, la capitale française va accueillir l’un des événements environnementaux les plus attendus cette année : la 21e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. La COP21.

 

195 pays seront rassemblés au Bourget, à Paris, avec un objectif commun : “aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C”, explique le site internet dédié à l’événement. Cette conférence s’inscrit dans un long processus de discussions, passé par Varsovie, en Pologne et Lima, au Pérou, où ont eu lieu les deux dernières conférences sur le climat en 2013 et 2014.

 

Un objectif commun ?

 

En plus de cet objectif commun d’accord international, les pays-parties à la Convention-cadre des Nationes unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont tous été invités à communiquer, en amont de la COP21, leur objectif individuel en matière de réduction de gaz à effet de serre. Ainsi, on remarque que les États ont annoncé des objectifs différents. Alors que la France vise une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de -20 à -30% d'ici à 2020, comme tous les pays de l’Union Européenne, la Chine a annoncé un objectif entre - 40 et -45 % d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2005. La Turquie et l’Arabie Saoudite, elles, ne se sont pas exprimées sur le sujet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les membres du G20 pèsent lourds dans ces processus de décisions démocratiques. Mais qu’en est-il de leurs implications individuelle et financière dans les questions environnementales ? Peut-on revendiquer un objectif commun quand, au cas par cas, on découvre des politiques environnementales bien différentes ?

 

Les budgets des ministères 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les budgets de l'environnement par rapport aux budgets totaux

 

Ces chiffres sont des valeurs absolues : il faut les replacer dans leur contexte pour mieux saisir à quoi ils correspondent. Certains, par exemple, occupent une place plus importante que d’autres dans le budget total d’un pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Observer le financement des ministères de l’environnement avec, comme critère, le pourcentage que représente le budget du ministère de l'environnement sur l’ensemble du budget a un avantage. Il permet de jauger la volonté politique des membres du G20.

 

Ainsi, les États-Unis sont le pays qui dépensent le plus, en valeur absolue, pour leur ministère de l’environnement. Mais proportionnellement, le pays n’arrive qu’en septième position si l’on divise le budget total de l’Etat par le le budget de l’environnement. Seul 0,80% de son budget fédéral est attribué au ministère de l’environnement.

 

Et en première position ? Le France, pays qui consacre 3,14% de son budget au ministère dirigé par Ségolène Royal. Le Projet de loi de finance de 2015 lui consacre 6,67 milliards en 2015 (contre 6,59 milliards en 2016). Bien loin encore d’autres postes budgétaires, comme celui de l’éducation nationale, qui pesait en 2015 47,43 milliards, ce budget est un peu plus important que celui de la Justice et ses 6,38 milliards.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les budgets des ministères de la Corée du Sud, de l’Allemagne et du secrétariat Mexicain en charge de l’écologie dépassent les 1% du budget total, représentant respectivement 1,81%, 1,24% et 1,85%.

 

Dans le peloton de queue, on retrouve l’Australie (0,27%), la Turquie (0,23%), mais aussi deux pays Européens, avec le Royaume-Uni (0,23%) et l’Italie (0,15%). La Russie, pays dont la vitalité de l’économie dépend en grande partie de l’exportation de gaz et autres ressources naturelles, ferme la marche (0,12%).

 

Les dépenses par habitant 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

103 euros en 2015, c’est la somme dépensée pour chaque habitant par le Ministère de l’Environnement de Corée du Sud. Avec une telle générosité, “le pays du Matin calme” arrive en tête du classement du budget de chaque ministère par habitant. C’est trois euros de plus que ce que dépense le ministère français et 14 euros de plus que le budget du ministère américain.

 

Quant aux autres pays développés, le Japon, l’Australie et l’Allemagne allouent entre 52 et 47 euros par habitant. Un budget bien supérieur à celui du Royaume-Uni (35 euros), du Mexique (30 euros) ou encore du Canada (18 euros).

 

Pour Jean Raphaël Chaponnière, chercheur à l’Asia Centre, la première place de la Corée du Sud n’est pas surprenante. “Parce que c’est le pays qui dépense le plus dans l’innovation et la recherche. La Corée a vu dans la croissance verte une possibilité de prendre de l’avance sur d’autres pays notamment la Chine et le Japon, ses grands rivaux en Asie.” De plus depuis 2008, cette croissance est une priorité du gouvernement.

 

A l’autre extrémité du spectre, on trouve la Turquie, le Brésil, l’Inde et la Chine qui consacrent moins d’un euro à chaque habitant. Pour ces pays en plein développement industriel, la protection de l’environnement n’est encore une priorité. Néanmoins certains tentent de s’atteler à la tache comme la Turquie qui est le premier pays d’Europe à utiliser l’énergie solaire à grande échelle d’après un rapport de l’OCDE.


 



 

Le pays du G20 qui alloue le plus de budget à son ministère de l’économie est les États-Unis avec plus de 24 milliards d’euros. C’est presque quatre fois plus que les pays qui suivent, le Japon et la France, qui y consacrent un peu plus de 6 milliards chacun.

 

 

Cela peut sembler faible par rapport aux Etats-Unis, en réalité ces 6 milliards sont supérieurs au budget total des 12 derniers de la liste. En effet, si on additionne les budgets des ministères de l’écologie du Royaume-Uni, de l’Australie, du Canada, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Argentine, de l’Inde, de la Russie, de l’Italie, du Brésil et de la Turquie, le résultat s’élève à 5,8 milliards d’euros.

 


On constate que les dépenses de grands pays, concernés au premier plan par le changement climatique, sont relativement faibles : les budgets des ministères canadiens chinois, chinois, russes ou indiens se chiffrent en centaines de millions d’euros.  Au Brésil, il n’atteint même pas le million !

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